J'ai une question qui me brûle les lèvres : Manipulez vous vos sujets macro ?
Voilà une question à laquelle je suis souvent confronté quand je publie mes images sur les forums ou même sur mon site Internet. Cette question presque anodine génère un véritable tabou auprès des photographes animaliers amateurs ou professionnels. Pourquoi cette frigidité ?
Tout simplement par ce que tous les photographes admettent qu'il y a de véritables dérives de cette pratique et que chacun d'entre nous n'a pas envie d'être assimilé à des individus dénués de sensibilité animale.
Et vous, êtes-vous tranquille avec votre conscience ? moi oui et je vous expose un élément ponctuel de ma pratique photo : La manipulation.
SOMMAIRE
Introduction
1- La macrophotographie fait le buzz
2 - La riposte
3 - Je manipule mes sujets
4 - Conclusion
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1 - La macrophotographie fait le buzz
En règle générale les photographes ayant pratiqué un tant soit peu la macrophotographie en milieu naturel reconnaissent la supercherie d'une manipulation du sujet, qui au nom d'un pseudo esthétique nature sensationnel nous plonge dans une absurdité sans nom. Si le grotesque seul peut faire sourire, il est synonyme ici de maltraitance animale . Certains de ces animaux sont placés dans des frigos pour les rendre plus dociles, d'autres sont attachés, ligotés, lacérés ou encore démembrés pour faciliter les prises de vues. Ces pratiques douteuses de photographie animalière sont bien sur étendues à d'autres animaux mais je me concentrerai uniquement sur la macrophotographie dans cet article sans pour autant fermer les yeux.
Malheureusement tous les néophytes qui voient passer et repasser ces photos dites " natures " sur leur ordinateur grâce aux relais et partages des réseaux sociaux participent à entretenir les activités de ces personnes malhonnêtes. MALHONNÊTE, Le mot est certes fort mais réaliste car quand on interroge les auteurs de ces images, tous répondent en chœur que ces clichés sont le fruit du hasard. Et vous vous en pensez quoi si je vous dis que c'est la marmotte qui met le chocolat dans le papier d'alu.
Regardez attentivement ces photos et vous comprendrez l’ironie de mon propos.
Maintenant que vous vous êtes fait votre opinion par l'image, découvrez un des grand gagnant du Sony World Photo contest.
Voici à présent quelques images illustrant certaines étapes de ces prises de vues. Ce sont les dernières images de ce type que vous verrez dans ce blog.
Le premier grand débat publié sur internet sur la manipulation en matière de macrophotographie a eu lieu sur la plateforme chinoise Weibo en Aout 2013. Vous pourrez lire l'intégralité de l'article traduit en anglais en cliquant sur la vignette ci-contre. le titre est lui-même très évocateur " Pseudo - nature Photographer ".
2- La riposte
C'est une véritable caisse de résonance photographique que produisent internet et la presse spécialisée en ce moment sur la thématique de la manipulation animale et c'est une bonne chose !
C'est l'accumulation de la série de photos mettant en scène l'improbable rodéo entre un scarabée et une grenouille et le prix du Sony World Contest qui a mis le feu aux poudres.
On ne compte plus les posts depuis ce mois de février 2015 sur les réseaux sociaux initiés par des photographes animaliers pros ou amateurs. Ces posts hypermédiatiques ont engendré des centaines de commentaires de la part des internautes dupés et revendiquant une pratique de la photographie nature plus raisonnable. Cette mise en évidence collective s'est étendue également à travers différents blogs photo Français mais aussi de par le monde.
Observez à travers ces images cliquables le témoignage visuel de cette indignation. D'après quelques internautes plusieurs sites internet auraient retiré ces photographies douteuses.
Chasseur d'images ( Avril 2015) Blog France Inter Blog Malaisien
Cyril Verron photographe nature professionnel mais surtout fervent défenseur d'une véritable éthique dans la discipline de la photo animalière et plus spécifiquement de la macro/ proxy photographie a rédigé un PDF à la disposition et à lecture de tous. Admirateur de ce photographe en matière d'image nature de grande qualité et intimement respectueux de sa démarche et de son entière implication je me permets de vous mettre son fichier à disposition.
3- Je manipule mes sujets en macrophotographie
Sous ce titre volontairement provocateur et sans ambiguïté je revendique auprès des personnes qui ne me connaissent pas encore et en toute conscience ma pratique ponctuelle de la macrophotographie.Même si j'ai rarement développé et argumenté cette pratique personnelle de prise de vues ( peut-être un peu plus dans ce fil du forum photo bénélux) de cette discipline je ne me suis jamais caché ou même senti honteux devant cette question. Pourquoi ?
La réponse est pourtant simple et évidente. Elle se résume en 3 mots : respectueux et minimisation du dérangement. Je développerai de manière très détaillée mon processus standard de prise de vues dans les prochains paragraphes.
Je vous ai menti !
Je me suis senti honteux une seule fois à la suite d'un commentaire laissé par Elisabeth Gaillard sur le prestigieux site de photos nature Whytake ( la vignette est cliquable), et je la remercie.
En effet, même si l'insecte ( diablotin en l’occurrence ) photographié sur un champignon n'a subi aucune maltraitance, sa représentation photographique après réflexion était totalement absurde.
J'ai réalisé plusieurs prises de vues étalées sur 2-3 jours. Ces photos qui depuis ce commentaire m'ont fait prendre conscience du manque de cohérence, n'intégreront pas ma galerie photos et ne sont là que pour illustrer les propos de cet article.
Mon processus de prises de vues MACRO
Nous voilà au cœur de cet article. Vous connaîtrez à la fin de ce paragraphe ma véritable manière de travailler. Je serai bien sur ouvert à toutes vos questions dans les commentaires de ce billet.
La lumière est le fil conducteur de tous mes clichés. Si celle-ci n'est pas favorable il n'y aura tout simplement pas de photos.
ETAPE 1
Quand je sors photographier j'ai bien souvent déjà une idée d'image dans la tête. Celle-ci se façonnera au cours de la billebaude. Ma recherche d'une certaine forme d'esthétisme me pousse à analyser toute la lumière environnante ( trouée de lumière dans un buisson, coucher de soleil tamisé ...) sur un support naturel potentiel.
Cette quête peut parfois prendre plus d'1h ou être avorté par un manque d'inspiration. Je ne ferme pas non plus la porte aux belles opportunités que peut offrir la nature.
ETAPE 2
Durant cette phase de recherche de l'endroit idéal je croise un nombre important de mes espèces d'insectes favoris ( mante religieuse, empuse, diablotin). Je signale leur présence au sol par des éléments visuels distinctifs ( cailloux regroupés, un bâton mis à la verticale etc ...) afin de les retrouver plus facilement si il y a besoin. Je reconnais ma chance d'habiter dans le sud de la France.
ETAPE 3
Une fois l'endroit validé je procède encore une fois à des essais à blanc pour confirmer mon choix. C'est à ce moment-là également que je peaufine mon installation technique ( trépied, cadrage, compo, flexible, torche, réflecteur etc ...). Le temps presse car la lumière change rapidement ( les rayons de soleil sont loin d'être éternelle).
ETAPE 4
Les 3 premières étapes ont un seul objectif : réduire au minimum le dérangement des insectes par mon activité. C'est à cette étape que je vais chercher mon sujet précédemment repéré qui n'est généralement qu'à seulement quelques mètres du lieu de prise de vues. Dans 99% du temps je déplace l'insecte à l'aide d'un support sans utiliser la manipulation de ma main.
ETAPE 5
Essentiellement dédié à la prise de vues. L'insecte est posé sur le support final. J'attends à présent derrière mon écran live view une attitude intéressante de l'animal à saisir. Je ne vous mentirai si je n'ai pas quelquefois aidé l'insecte à avancer un peu. Tous les insectes ont leur caractère et ne sont pas disposés forcément à prendre la pose. si au bout de 2-3 tentatives l'insecte manifeste son inconfort je le redispose alors sur son support initial. La prises de vue dure au maximum entre 10-15 minutes.
Il ne faut pas confondre persévérance et obstination cruelle
Vous connaissez à présent toutes les limites que je m'impose au sein de ce terme générique de " manipulation ". Pour certains c'est déjà trop ( les puristes que j'admire) et pour d'autres cela reste raisonnablement acceptable. Je vous laisse m'exposer votre opinion !
Conclusion
Maintenant que je vous ai exposé ma manière de faire et encourager à vous exprimer sur le sujet, laissez-moi développer la conclusion de ce billet à vocation non polémique.
J'ai la certitude de faire de la photo nature car même si je manipule ( très raisonnablement) mes sujets je suis respectueux de leur bien-être mais également de tout l’environnement de mes prises de vues. Aujourd'hui tous mes clichés représentent un sujet dans son biotope en liberté et en pleine nature( manipulation ou pas !).
Il est évident que dans mes conditions de prises de vue il est très difficile de faire du véritable comportement. Ces instants qu'il m'a été donné trop rarement de photographier au cours de mes ballades ont été de véritables cadeaux bonus de la nature que j'ai savouré.
Élargissons le débat. La frontière entre dérangement involontaire et raisonné est parfois mince. Que dire de celui qui piétine toute la végétation sans état d'âme pour photographier à la hâte ce papillon si rare. Que dire de celui qui dérange toute l'avifaune autour des étangs en pratiquant l'affût flottant régulièrement. Que dire de celui qui condamne des portées entières d'oiseaux en se rendant trop près des nids.
Il est certain que ces exemples ne montre pas une cruauté directe mais cela reste tout autant condamnable et leurs auteurs ne devraient pas non plus porter le titre de " photographe nature ".
Soyons claire, les conditions de prises de vues évoquées au début de cet article m'ont horrifié et ne devraient pas exister. Pire, leur auteur devrait rendre des comptes devant la justice de leur pays pour acte de cruauté envers des animaux. Ne rien dire sur ces pratiques c'est cautionner et accepter de voir se multiplier ces activités photographiques. La démocratisation de la macro photo ne doit pas emprunter cette voie insensible.
Vous l'aurez compris, étant directement concerné par ces discussions, je ne peux pas à travers ma modeste expérience ne pas apporter ma version et mon sentiment sur ce qui est en train de se généraliser.
J'aurai une dernière question : Et vous, êtes-vous un vrai photographe nature ?
Patrick GOUJON
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Christophe Hayet (dimanche, 15 mars 2015 19:58)
Très bon article sur un sujet qui me concerne directement,
je te rejoins complètement sur le fait que certains photographes font n'importe quoi pour photographier à tous prix un oiseaux ou qui piétinent des fleurs et/ou des insectes pour poursuivre un papillon.
Bref, certains font la moral sur une question d'éthique alors qui ne se rendent pas compte de ce qu'ils font !
On pourrais débattre pendant des heures sur le sujet . . .
Laurent H. (dimanche, 15 mars 2015 20:20)
Tout a fait d'accord avec toi Patrick,certains sont prêts a faire n'importe quoi pour une photo ...
Parfois si l'image n'est pas possible (ou comme on l'aurait aimé) dans son élément il faut savoir passer son chemin et se dire que ce sera pour la prochaine fois et se contenter d'une belle observation ...
Thomas Photo (dimanche, 15 mars 2015 20:26)
Bonjour,
Oui, le débat est ouvert, mais je rejoins complétement le point de vue de votre article.
Je suis sur que les macroteux savent bien repérer la manipulation et le trop d'écart de certaine photo.
Perso à part essayer faire bouger un insecte sur sa tige s'il ne veux pas ou tordre la fleur pour l'orienter dans la bonne direction , je n'ai jamais fait autrement. Déplacer un insecte en prenant la précaution de le remettre au même endroits ne me choque pas non plus, même si je ne le fais pas. Cela nous permets de voir de très belles photos graphique sans pour autant détruire l’environnement du sujet :-)
Quand à la billebaude, qu'elle soit miniature ou grande envergure, je suis toujours à l'affut de quelque chose et donc me déplace avec toujours avec beaucoup d'attention.
Je ne suis pas du tout un puriste ni un moralisateur, en revanche je suis outré par les utilisations abusive et le non respect des sujet sur certaines photos, qui se retrouve qui plus est en tête de concourt !! Quel manque de lucidité des juges (ou méconnaissance des sujets ) !! C'est bien dommage.
Matouman (dimanche, 15 mars 2015 22:21)
D'accord avec l'article à 100% !!
Pour moi c'est simple , je ne touche à RIEN , m^m pas un brin d'herbe .
Je laisse dans son jus et je ne fais que recadrer au cas ou, c'est tout .
Si la photo ME plait ,je la garde ,si non , panier.
Yannicke (lundi, 16 mars 2015 10:07)
C'est vrai que certaines personnes sont prêts a tout pour la photo du siècle, et c'est bien dommage
BonPlanPhoto (lundi, 16 mars 2015 10:11)
Comment ne pas être d'accord avec cela,
Cela me semble tomber de bon sens, mais en effet certains n'ont aucun scrupule à maltraité les insectes pour leur profit.
Merci pour ce rappel que je partage avec plaisir!
CARNET Mathurin (mercredi, 18 mars 2015 16:42)
Merci pour cet article honnête. Depuis que j'ai découvert ton travail, pour être franc, c'est le point qui ma "bloqué" le plus. Tout en admirant tes photos, j'ai souvent été gêné par ce côté "mise en scène" presque studio. Pour illustrer cela, je pense notamment à ta photo de mante sur pomme de pin qui, bien que belle, sonne "faux". Je suis arrivée à la photographie en étant naturaliste, et je ne peux donc pas, en tout cas je ne le fais pas, me déconnecter totalement de l'animal et de ses habitudes.
Même si je ne le pratique pas (pour l'instant), je ne trouve pas "gênant" de déplacer un individu pour avoir un beau cliché, tant que cela est fait de manière respectueuse. Qui serais je pour critiquer cela alors que je ramasse et tue nombre d'insectes et autres petites bêtes pour les déterminer.
Tant que le photographe est honnête sur son travail et ne cache pas la "supercherie", cela ne me gène pas. Par contre, certains photographes qui cachent sous silence la technique (je pense notamment au grainage pour certaines photos d'oiseaux) je trouve ça comme tu le dis "malhonnête" et puis je trouve que c'est aussi prendre le "spectateur" pour un con.
Merci de m'avoir éclairé sur ce sujet, et je maintenant que je lis ça, je me sens encore plus à l'aise avec ton oeuvre.
Naturalistement
patrickgoujon-photographie (mercredi, 18 mars 2015 17:34)
Je vous remercie tous pour votre franchise à mon égard. je vous remercie également d'avoir pris de votre temps pour exposer VOTRE opinion et VOTRE éthique photographique.
Bien que ce sujet puisse facilement dérapé quand les intéressés exagèrent dans leur pratique je comprend également que ma manière de faire ( même si elle n'est pas systématique je tiens à le rappeler ) peut mettre mal à l'aise voir bousculer certains principes morales que l'on s'impose quand on photographie la nature.
Vous l'aurez compris l'intérêt de ce billet est double : Dénoncer ces pratiques malhonnêtes et cruelles( ne pas avouer sa manière de photographier quand on poste une photo et mentir délibérément quand une question est directement posé sont 2 choses différentes ) et être honnête envers tous ceux qui croisent certaines de mes photos afin qu'il n'y ait aucune ambiguïté. Maintenant que mes propos sont rédigés ici, ils pourront servir de liens permanent quand on me posera la question.
Je suis également conscient que certaines personnes vont se détourner de mon travail photographique mais on ne peut pas plaire à tous le monde.
Et parce que j'aime bien relancer ce débat presque inépuisable, que pensez vous des travaux de Paul Starosta ?
Planar (vendredi, 20 mars 2015 12:07)
Je viens de découvrir ton site, tes images (superbes) et cet article.
J'ai trouvé le site Paul Starosta. De jolies images qui m'évoquent une prise de vue en studio. Le portait animalier pourquoi pas ?
Mais je préfère le milieu naturel et sans intervention. Même si retirer quelques brins d'herbe ou brindilles, me semble acceptable. Comme pour toute photo, on essaye de ne pas inclure d'éléments perturbateurs détournant l'attention du sujet.
Vaste sujet en tout cas que la mise en scène en photo. Que cela soit à la prise de vue ou en post-traitement. Cela dépasse le cadre de la macro/proxi. Il convient d'être honnête avec soi et les autres.
donlope (vendredi, 20 mars 2015 22:35)
Très intéressant comme article, il est évident que tout comportement dérangeant pour le sujet est acceptable à partir du moment où il est raisonné et raisonnable. Tes manipulations me semblent tout à fait raisonnable et comme u le dis par la suite, nous avons consciemment ou pas forcément un impact sur notre environnement à partir du moment où nous essayons de le photographier.
Par contre, les photos montrées dans cet article sont assez terrifiantes et écoeurantes!
Il m'est arrivé de déranger une mante ou 2 pour les emmener vers un lieu où je voulais les faire poser, mais dès que j'ai constaté que le sujet se sentait harcelé, j'ai arrété. Encore une fois, tout est une question de limite et d'éthique.
Lionel (mardi, 31 mars 2015 22:32)
C'est tout bonnement scandaleux. Je connaissais les manipulations faites en photo de rue (par exemple le 4ème prix HIPA 2015, une photo qui se revendique du courant humaniste alors que ce n'est qu'une photo mise en scène avec le fils du photographe), mais je n'imaginais pas que l'on puisse en arriver à torturer les animaux juste pour briller dans les concours.
Anne-Marie (lundi, 08 juin 2015 21:11)
Je débute en macro et je découvre avec effarement ce dont un "photographe" est capable pour une image "sensationnelle". Merci pour cet article qui appelle à la vigilance autant sur les photos que l'on regarde, que sur celles que l'on fait soi-même : dans le feu de l'action, on n'a pas toujours conscience que l'on peut soi-même martyriser la nature. Je serai bien plus attentive dans ma pratique désormais.
Martin (mercredi, 08 juillet 2015 11:57)
Ravi de découvrir un site intéressant!
Il me semblait y avoir laissé déjà un message, mais apparent j'ai zappé.
L'éthique est un sujet important, il n'est pas forcément nécessaire de la justifier, mais c'est tout à ton honneur(*).
Il y a longtemps déjà, j'avais lu "Scoop", un recueil de coups exceptionnels racontés par leurs auteurs. C'est le premier coup au cœur que la profession de reporter ait pu me donner, à savoir que l'un d'eux y était tout fier d'avoir su détromper la vigilance des services hospitaliers pour faire des photos de malades russes irradiés au risque d'abréger rapidement leur souffrance, compte tenu qu'il avait massacré la chambre stérile qui les protégeait. Après ça, je relativise...
(*) je ne sais pas si le tutoiement est de rigueur, merci de le considérer comme une marque de sympathie.
Patrice Hick (dimanche, 20 décembre 2015 09:55)
Il y a déjà bien longtemps que j'avais lu ton article...dois-je préciser que tu fais bien de dénoncer cette pratique fort peu (euphémisme) éthique ?
Je me suis décidé à faire ce commentaire pcq je vois encore de temps en temps passer ce genre de "photo"... je suis également photographe amateur et plus spécifiquement dans la proxy...et ma pratique se rapproche de la tienne, quoique je saisi le sujet sans pratiquement "arranger" la scène ... quelques brins d'herbe malvenus supprimés tout au plus...certes,mes photos n'ont pas la qualité des tiennes , mais je prends beaucoup de plaisir à cette pratique... (voir mon flickr) ... mais je précise bien que je n'ai rien contre une petite mise en scène telle que tu la pratique,pcq je sais que c'est fait dans le plus grand respect de la nature...et peut-être bien que je m'y mettrai également,avec la même éthique que toi... merci à toi pour tes photos et ton coup de gueule ! ;-)
PATRICK " marcro art-photographie" (dimanche, 20 décembre 2015 11:04)
Merci pour ton message Patrice ainsi que l'ouverture d'esprit dont tu fais preuve. Ce n'est pas le cas de tout le monde aux vues des messages que j'ai pu recevoir avant et après ce billet. Cet article a donc 2 messages : le premier étant mon opinion sur le sujet et le deuxième était de clarifier les choses sur mon process de prise de vues.J'ai découvert ton travail il y a quelques mois grâce au site F/1.4 de Sébastien Roignant. De par ton message actuel je me suis permis de revisiter ta galerie Flickr et d'ajouter en favori les images qui me parle le plus.
Eric Moussant (vendredi, 17 juin 2016 16:13)
Je lis cet article, avec les photos qui font le "buz", personnellement je ne suis pas un fan du genre, je trouve que cela manque de "sportivité" entre le photographe et son sujet, c'est mon avis je n'oblige personne a le partager, je n 'adhère pas à cette "mode" et nous avons bien assez de logiciels pour manipuler les photos plutôt que de manipuler la nature en direct.
Sujet à débats qui j'en suis sur, n'est pas encore terminé ...
Cordialement,
Eric
HICK BRIGITTE (mercredi, 14 septembre 2016 22:05)
Photographe macro depuis quelques années , j 'avait déjà entendu dire que ce genre de pratique existait mais n' avait pas conscience que cela pouvait être a ce point , je suis très choquée par ce genre de pratiques , les personnes capables de tels comportements ne peuvent en aucun cas se dire passionnés par la nature , a la rigueur déplacer quelques brindilles ...... mais là non , récemment ai sauvé une libellule déprimée qui était en train de se noyer dans une marre , quel bonheur quand après 1/4 d'heure a se sécher sur mes mains , je l'ai vue reprendre son envol a cette vitesse vertigineuse propre aux libellules , cela a enchanté toute ma journée .
Perraud Christophe (samedi, 22 octobre 2016 12:09)
Bonjour je connaissais l’existence de ces pratiques , mais rien ne change. Une photo du même style est en lice pour un concours sur Wipplay thème 'Animaux chercher la petite bête'. J'ai averti le site mais pas de réponse, pouvez-vous m'aider à dénoncer le site et les sponsors du concours?
Je suis un membre (peu actif) sur ce site. ( pour l'instant...)
bertrand bascoules (lundi, 31 octobre 2016 12:05)
Bonjour,
Le contenu se tient, merci pour cette réflexion personnelle, mais le titre est trompeur selon moi, ne faut-il pas dissocier le terme de "macrophotographie" du terme de "macrophotographie NATURALISTE" ?
Je manipule énormément lors de mes sessions de photos, j'ai un studio de terrain parfaitement adapté a ma pratique qui me permet de photographier les spécimens in situ, dissociés de leur environnement mais dans leur entière intégrité.
La manipulation peut servir un propos, elle peut avoir du sens.
Comme mettre des crapauds dans un saut pour leurs faire traverser une nationale ... pas très naturel, mais tellement naturaliste !
Ma démarche n'est pas de rendre mes sujets beaux ou attrayants, ma démarche est de les présenter dans leurs plus simples attraits, car pour moi c'est l'individu qui compte parce qu'il interpelle différemment et vient nourrir un autre imaginaire, c'est un choix esthétique qui m'appartient, et une démarche que j'assume.
Je me suis lassé de chercher des petits oasis protégés pour faire des photos parfaitement naturalistes (empuse sur bruyère, punaise arlequin sur dipsacus ...) , tellement représentatives d'une infime fraction de la réalité de mon environnement immédiat actuel.
J'avais la sensation de construire un mensonge en recherchant cette perfection.
Donc si je résume ma pratique :
-je construit une autre réalité, je dé-contextualise.
-je manipule les animaux afin de les plier à mes envies.
Et cela ferait de moi un vilain méchant macrophotographe ?
Je suis venu à la photographie par le naturalisme, ma passion première, et c'est la connaissance qui m'aide à la création, sans quoi je ne trouverais pas le centième des sujets que je photographies.
En retour ma création peut aider à la connaissance dans ce qu'elle a de plus révélateur de la biodiversité animale qui nous entoure.
Un muséum qui épingle une collection de papillon n'est pas moins dans ce mouvement.
Méfions-nous des dogmes, laissons les aux religieux et politiques et continuons a œuvrer librement dans la création, dans le respect de nos sujets et le respect de nos pratiques individuelles.
Pour ce qui est d'une grenouille faisant du "rodéo sur un coléo" qui gagne un concours, n'est ce pas le jury qui est à mettre en cause ...
Merci pour vos articles, votre passion et votre temps!
Bertrand
Erik Jublot (dimanche, 05 février 2017 19:49)
Bonjour,
j'aime photographier la nature et entre autre la macro.
je me demandais comment certain cliché pouvait être fait (je pensais au studio)
j'essai toujours de remettre la nature en place après une photo ( herbe attaché par pince a linge pour ne pas gêner)
je pensais que lors des concours nature , le raw était demander pour qu'il est le moins possible de modification post traitement !!!
Claude Remion (jeudi, 14 septembre 2017 08:45)
Pour parler de "Macro photographie" il faut que le sujet soit dans le rapport 1:1 (au minimum) avec votre capteur ou pellicule. Sinon il s'agit de photo rapprochée.
Philip (samedi, 10 février 2018 22:56)
Déplacer un insecte pendant quelques minutes n'affecte pas sa santé si toutes les précautions sont faite avant la manipulation. La création passe par un compromis acceptable de tolérance éthique. Il est vrai que la nature si belle soit elle demande quelque fois à être "aménagée" pour obtenir un résultat encore plus graphique.
Félicitation pour votre franchise et votre technique